Le bitcoin est-il un gaspillage d'énergie ?
Les critiques concernant la consommation d'énergie du bitcoin sont tout à fait justifiées à première vue. Il est indéniable que le bitcoin entraîne une consommation d'énergie très élevée.
La question pertinente ici est de savoir si l'énergie requise peut être qualifiée de gaspillage. Pour ce faire, il faut d'abord comprendre à quoi sert l'énergie dans le bitcoin et de quelle énergie il s'agit.
L'énergie n'est pas gaspillée
Selon les médias grand public, le bitcoin gaspille trop d'énergie. Contrairement à la croyance populaire, l'énergie n'est pas gaspillée, elle est convertie.
La première loi de la thermodynamique, également connue sous le nom de loi de conservation de l'énergie, stipule que l'énergie ne peut être ni créée ni détruite dans un système fermé, mais qu'elle ne peut être que convertie d'une forme à une autre.
L'énergie ne peut être ni créée ni détruite. Elle peut seulement être transformée d'une forme en une autre. Dans ce processus, la quantité d'énergie dans un système fermé reste constante, mais la portion utilisable de l'énergie varie en fonction de la transformation. Depuis la théorie de la relativité d'Einstein, nous savons que l'énergie peut être convertie en matière et vice versa.
L'énergie gaspillée est subjective
Les adeptes du bitcoin défendent la consommation d'énergie actuelle et future du bitcoin, la considérant comme un prix acceptable pour un système monétaire décentralisé, pair-à-pair, sans confiance, résistant à la censure, immuable et sans frontières. Ils soutiennent que le bitcoin offre une alternative au système fiduciaire et bancaire actuel, qui consomme par ailleurs d'énormes quantités d'énergie. De plus, il est impossible de déterminer la quantité d'énergie consommée par le (pétro)dollar américain.
Le principal problème des monnaies traditionnelles est la confiance nécessaire à leur fonctionnement. Il faut avoir confiance dans la banque centrale pour qu'elle ne déprécie pas la monnaie, mais l'histoire des monnaies fiduciaires est pleine de violations de cette confiance. Il faut avoir confiance dans les banques pour qu'elles détiennent notre argent et le transfèrent par voie électronique, mais elles le prêtent par vagues de bulles de crédit avec à peine une fraction en réserve. Nous devons leur confier notre vie privée et leur faire confiance pour ne pas permettre aux usurpateurs d'identité de débiter nos comptes.
Satoshi Nakamoto, 11 février 2009
Les partisans du système monétaire actuel qui en tirent profit ne verront probablement pas l'avantage supplémentaire que le bitcoin apporte à la société et considéreront plutôt la cryptomonnaie comme un gaspillage d'énergie.
C'est pourquoi les banques centrales, les banques et les institutions gouvernementales en général ne sont pas très enthousiastes à l'égard du bitcoin. Ils considèrent peut-être le bitcoin comme une menace pour le système financier traditionnel et voient son architecture décentralisée comme une remise en question de leur rôle d'autorité, de tiers et de pertinence dans le système monétaire.
Il est donc très difficile d'évaluer objectivement si quelque chose gaspille ou consomme trop d'énergie.
Consommation d'énergie nécessaire en tant que dispositif de sécurité
La consommation d'énergie dans le bitcoin n'est pas un gaspillage d'énergie, mais un dispositif de sécurité crucial qui garantit l'immuabilité de la blockchain bitcoin.
L'utilisation de processus informatiques à forte intensité énergétique (minage de bitcoins) garantit que la base de données décentralisée et l'historique des transactions du bitcoin restent inviolables sans qu'il soit nécessaire de faire confiance à une autorité centralisée supérieure.
La forte consommation d'énergie du bitcoin est nécessaire pour protéger le réseau contre toute altération et attaque arbitraires, car il n'est pas économiquement viable pour le réseau d'être attaqué. De cette manière, la décentralisation de la chaîne de blocs est assurée et la confiance dans le système est renforcée.
Si la consommation d'énergie du bitcoin doit être considérée de manière critique, il est important de considérer également le rôle essentiel qu'elle joue dans la sécurité d'un système décentralisé.
La chaîne de preuve de travail est la solution au problème de synchronisation et permet de connaître la vision partagée au niveau mondial sans avoir à faire confiance à qui que ce soit.
Satoshi Nakamoto, 8 novembre 2008
Mix électrique utilisé dans l'extraction de Bitcoin
L'extraction de Bitcoin utilise un mix électrique renouvelable qui a un pourcentage beaucoup plus élevé par rapport à d'autres industries ou pays. En effet, l'énergie renouvelable est une source d'énergie rentable pour les mineurs afin d'assurer leur rentabilité.
Contrairement à la plupart des industries situées dans des zones urbaines où les sources d'énergie (renouvelables) font souvent défaut, les mineurs de bitcoins exploitent souvent leurs installations dans des endroits éloignés et ne dépendent donc pas d'une région spécifique.
Dans ces endroits, l'approvisionnement en énergie est généralement plus favorable en raison d'une offre élevée d'énergie (renouvelable) et d'une demande plus faible de la part des ménages et de l'industrie.
Que ce soit au Paraguay en utilisant une rivière, ou au Salvador en utilisant les volcans, ou encore en utilisant le méthane des déchetteries, les mineurs Bitcoins sont en train d’utiliser des énergies jusque-là “bloquées” pour fournir de l’électricité verte à leurs machines. Voir Dirty Coin : Le documentaire sur l'exploitation minière de Bitcoin.
Conclusion
En conclusion, le bitcoin n'est pas un gaspillage d'énergie malgré sa forte consommation d'énergie. La consommation d'énergie est une caractéristique de sécurité nécessaire pour une blockchain décentralisée qui protège contre les manipulations arbitraires et la prise de décision centralisée.
Les frais généraux d'énergie sont le fondement d'un réseau décentralisé. Ils garantissent la sécurité du réseau bitcoin.
Il est également important de noter que le pourcentage d'énergie renouvelable dans l'extraction de bitcoins est relativement élevé par rapport à d'autres industries ou pays et ne cesse d'augmenter.
En outre, le bitcoin a ainsi le potentiel de décentraliser et de démocratiser les systèmes financiers traditionnels, ce qui pourrait conduire à une infrastructure financière plus efficace et plus durable à long terme.
Bien qu'il y ait place à l'amélioration, il est important de considérer la consommation d'énergie du bitcoin dans le contexte de son impact positif sur la société et l'économie.
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